Les trois femmes (ma mère, la mère et la grand-mère paternelle d’Arnaud)

(この記事は『日仏 母親とお義母さんと義理のおばあちゃん』のフランス語バージョンです。)

J’ai un peu décrit le caractère de ma mère dans les précédents articles. Cette fois-ci, j’aimerais bien présenter un peu ma belle-mère et comparer mes deux mères car il est intéressant de voir autant de différences dans la façon de penser malgré leur âge proche. Puis je voudrais présenter une grand-mère d’Arnaud alias avant-gardiste qui m’a beaucoup surprise et qui me donne une très bonne influence positive. 

Bien que ma mère et ma belle-mère soient de la même génération et que leur caractère ne soit pas complètement opposé, il y a tout de même des divergences d’idées. Brièvement, ma mère est très conservatrice, ma belle-mère a l’esprit plus ou moins ouvert et ma belle-grand-mère est un symbole de la promotion sociale des femmes. En fait, c’est cette mamie, exactement l’inverse de moi, qui a la pensée la plus avancée. Plus de 85 ans, elle utilise un smartphone en prenant des photos et en écrivant des SMS. Elle est très charmante et son esprit est encore bien jeune. Vous verrez, c’est très intéressant de voir les différences de ces trois femmes.

Les mères

Ma mère, ainée de 3 a grandit dans une campagne. Sa famille n’était pas riche mais sa mère était comme d’autres femmes, une femme au foyer. Après le lycée, elle a trouvé son travail dans sa région et elle a travaillé jusqu’au mariage. A l’époque, il était normal que les femmes quittent son emploi à cause du mariage. Les entreprises ne préféraient pas garder les femmes mariées qui vont sûrement s’absenter à cause de la grossesse et d’élever leurs enfants. (L’application de la loi sur la promotion de légalité des chances et du traitement entre les hommes et les femmes dans l’emploi date de 1986 au Japon.) En s’installant à Tokyo après le mariage, elle a travaillé à mi-temps pour améliorer le quotidien et elle nous a élevées, ma soeur et moi. 

Mon père étant le pilier principal et ma mère ayant un travail à mi-temps, c’était un modèle tout à fait normal à l’époque et dans une famille plus que aisée, les femmes sont restées au foyer.

La mère d’Arnaud, cadette, est né dans une ville. Elle m’a dit que sa mère travaillait jusqu’à sa retraite même si le salaire de son père suffisait. Il y avait probablement déjà un environnement favorable aux mères à l’époque dans certaines entreprises en France. Après le lycée, elle s’est mise à travailler et elle a eu Arnaud dans l’union libre. Puis elle l’a élevé toute seule tout en gardant le contact avec le père d’Arnaud.

La différence de ma mère, la mère d’Arnaud est une femme indépendante. Elle a exercé son métier à plein temps sauf pendant son congé maternité.

A propos du voyage, les deux mères ne sont pas très voyageuses et si elles voyagent, c’est plutôt le vol national que international. Il est certain que c’est une question d’argent aussi.

Mais ce qui est intéressant c’est qu’il y a des DROM-COM (anciennement nommés DOM-TOM) en France. Lors d’un voyage national, le climat, l’ethnie et la culture sont tout à fait différents. Quant au Japon, il est certainement long et le nord et le sud n’ont pas le même climat. Ayant 5 îles principales comprenant 6847 îles isolées dont 416 comptent des habitants, elles se situent tout de même au même endroit. D’ailleurs cette destination aventureuse n’est pas pour le non-amateur de voyage. (Il n’y a pas de vol directe et ce serait sûrement coûteux.)

Par contre en ce qui concerne l’adoption, elles étaient complètement opposées. En regardant des reportages à ce sujet, ma mère me disait souvent : « Je ne suis pas capable d’élever un enfant adopté surtout s’il a des problèmes. Je me demande même en temps normal si je peux l’aimer comme mon enfant. Et je pense que je ne peux pas me sacrifier et prendre la responsabilité en cas de difficulté. Alors j’aurais été prête à renoncer aux enfants si je n’avais pas pu en faire biologiquement. Ce n’était pas facile de vous élever surtout toi qui as eu une crise d’ado assez conséquente. Mais comme vous êtes mes enfants et que je vous ai donné naissance, je ne vous ai pas laissées tomber même pendant une période un peu difficile. » Telle mère, telle fille, j’ai tout à fait compris ce qu’elle voulait dire. Le lien de parenté l’emporte pour nous qui sommes très conservatrices.

En parlant de ce sujet avec Arnaud, j’ai été stupéfaite de sa réponse sans hésitation. « Si on ne peut pas faire nos enfants, je veux adopter un garçon Africain et une fille Asiatique. » Sous mes yeux, il ne se posait même pas la question d’élever des enfants de différentes ethnies. Sur le champs, je l’ai convaincu de se résigner à cette idée avec la même explication que ma mère.

Et un autre jour, lorsque je l’ai raconté à ma belle-mère, elle m’a dit : « Quelle coïncidence! J’avais déjà pensé à adopter un garçon Africain. Mais je ne lui ai jamais parlé de ça!»  Telle mère, tel fils ici aussi. Je suis restée bouche bée: « Comment aimer l’enfant biologique et adoptif de la même façon??? » 

Il est probable que les enfants sont influencés inconsciemment par leurs parents.

Ainsi il y a des divergences d’idées entre ma belle-mère et moi, mais ce que j’aime chez elle c’est qu’elle ne m’impose jamais son opinion. Elle me respecte et elle n’essaie pas de me convaincre.


La grand-mère avant-gardiste

J’ignore à quel point elle était en avance sur son époque, mais au moins, pour moi, elle est Coco Chanel. Pendant qu’elle était étudiante, elle a eu un bébé et elle s’est mariée puis en élevant son bébé, elle a obtenu son diplôme d’avocat. Elle a fait de longue étude par rapport à mes grands-parents qui ont commencé à travailler tout juste après l’obtention du brevet des collèges. Selon Arnaud, ce n’était pas la peine d’être riche pour aller à l’université en France comme les frais scolaires sont presque gratuits.

Elle n’a pas exercé toute sa vie son métier d’avocat. Cependant sa vie me semblait être un véritable symbole de la femme indépendante de l’époque. Elle travaillait avec un métier de haut niveau, conduisait la voiture, fumait et buvait beaucoup. D’où je la nomme Coco Chanel sauf si elle reste toujours fidèle à son mari . (Une de mes grands-mères travaillait, comme elle a perdu son mari, mais elle n’était pas spécialisée. Et mes grands-mères ne savaient pas conduire, ni fumaient ni buvaient.)

Etant extravertie et sociable, elle a beaucoup voyagé à l’étranger et elle a beaucoup d’amis y compris des amis étrangers et des amis habitant dans des pays étrangers. C’est la raison pour laquelle elle connaît pas mal de gens qui ont réussi à élever leurs enfants ou leurs petits-enfants bilingue ou multilingue. En effet, c’est elle qui adopte le plus une attitude positive pour l’éducation du bilinguisme franco-japonais de notre fille Chi-Chi. Elle me dit de devoir lui parler en japonais et elle est la seule personne qui me demande si je lui parle en japonais pour qu’elle deviennent bilingue.

En ayant lu un article concernant la belle-famille qui ne supportait pas qu’une maman japonaise parlait aux enfants en japonais parce que la belle-famille ne le comprenait pas, je m’inquiétais un peu de parler en japonais à ma fille. Finalement, c’était un souci tout à fait inutile. 

Face à la langue et la culture qu’elle ne connaît pas, elle devrait les refuser à son âge de 85 ans mais, au contraire, grâce à sa curiosité, elle s’intéresse à mon pays, ma culture et ma langue. 

Malgré son âge, elle est pleine de curiosité intellectuelle. (Elle lit beaucoup et avant le Covid, elle sortait régulièrement à l’opéra et elle invitait des amis pour jouer aux cartes.)  Parfois elle se mêle des affaires mais j’apprends beaucoup de choses avec cette dame extraordinaire à l’esprit ouvert et souple.


Conclusion

Nous subissons probablement l’influence du milieu où nous avons grandit et une situation financière plus favorable nous facilite à acquérir de diverses expériences. Toutefois, il est possible de changer un peu de comportement et la façon de pensée qui pourraient élargir le point de vue.
Etant introvertie et conservatrice de nature, je ne suis  pas capable d’acquérir un caractère opposé comme ma belle-grand-mère. Cependant, je peux tenter d’adopter une partie de ce que j’ai appris avec des gens, par exemple, le dynamisme en sortant de sa coquille, la flexibilité en acceptant la différence et la sociabilité en fréquentant des gens ayant de différentes opinions. 

En retenant la leçon que la rencontre des gens ouvre le monde et qu’il faut de temps en temps sortir de sa zone de confort, je rentre maintenant dans ma coquille pour me charger.


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