(この記事は『結婚反対②(両親を心配させてしまった反省点)』のフランス語バージョンです。)
Cet article est la deuxième partie. Si vous lisez l’article précédent, vous comprendrez peut-être mieux.
Le divorce des couples internationaux est de 50% alors que celui des japonais est de 33%. Avec ce chiffre, on dirait que le mariage mixte est plus compliqué à maintenir, sûrement à cause de divers facteurs. Je peux maintenant envisager des solutions que j’aurais peut-être dû considérer en ce temps-là face aux inquiétudes de mes parents sur notre mariage. J’espère aider ceux qui prévoient l’union mixte.
目次 (Table des matières)
Ce qu’il ne faut pas faire et ce qu’il faut faire
Il ne faut pas penser au mariage à cause du visa
Il ne faut pas décider de se marier quand vous êtes encore dans la lune, ce qui était mon cas. Lorsqu’on ne connait pas vraiment la réalité du pays où on va vivre, on a la tendance de poursuivre son idéal. Cependant, comme je vous ai montré dans le précédent article, il y a tant de différences en matière de coutume et de loi. Pour réaliser un mariage international, il faut rester réaliste et se mettre d’accord sur un tas de choses telles que le travail, l’argent, les enfants etc.
Arnaud alias « allergique au mariage » n’était pas prêt au mariage. Il m’a clairement dit que si j’avais été française, il n’aurait jamais pensé au mariage. Notre situation l’a en quelque sorte forcé à se marier. J’ignore à quel point il était sérieux mais au moins il n’était pas assez sérieux pour mes parents (qui a créé un peu de tension entre eux). Moi, j’étais complètement dans la lune.
Je pense maintenant que j’aurais dû attendre de le laisser réfléchir s’il pourrait envisager le mariage tout en discutant de notre avenir, et s’il l’avait ignoré vu notre situation, à ce moment-là j’aurais dû le quitter et en chercher un autre qui pourrait s’engager. (Mon âge ne permettait pas de perdre beaucoup de temps comme je voulais fonder une famille.)
Chacun doit faire l’effort d’apprendre la langue et la culture de son partenaire
Il faut apprendre les langues et les cultures avant le mariage car il y a forcément une rencontre de deux familles. Et à ce moment-là, on voit l’indifférence ou le respect envers l’autre famille. Au moins il vaut mieux éviter le manque de politesse dans la culture de son partenaire. De plus, il vaut mieux faire un peu d’effort même après le mariage car la relation familiale continue et en cas de bilinguisme de l’enfant, l’un serait complètement largué.
Dans notre cas, Arnaud apprenait et parlait le japonais comme il vivait au Japon. Cependant il devait faire un peu d’effort de connaître la culture japonaise autour du mariage. Je pouvais lui proposer des séries ou des films qui éclaircissent la situation. Cela lui aurait facilité d’imaginer la situation que je lui ai expliqué.
Il vaut mieux que la cérémonie soit un mélange des deux cultures
L’idéal est de célébrer dans les deux pays si la situation financière le permet. Toutefois la plupart des couples ne peuvent pas s’offrir cette opportunité. Dans ce cas-là, une petite attention pourrait toucher la famille invitée dans un pays étranger.
Nous nous sommes mariés en France. Nous avons donc fait la cérémonie en France aussi. Alors nous avons invité ma famille en France pour y assister. Et comme 99% des invités étaient français, nous avons choisit la célébration à la française tout en prenant compte la communication non verbale, nous avons par exemple invité un prestidigitateur.
Je regrette tout de même que nous n’ayons pas pensé à insérer une petite mise en scène de mariage à la japonaise qui est beaucoup plus émotionnelle à la fin où la femme (qui quitte principalement la maison) lit une lettre à ses parents. Ma soeur m’a dit que mes parents avaient l’air un peu déçus car ils s’attendaient à ce moment-là plutôt que faire la fête jusqu’à 4h du matin.
Ces deux points que je vais évoquer étaient en effet le fond d’un problème.
Il faut penser concrètement au futur et planifier l’avenir
Si ce plan est plus solide, la famille est plus rassurée. Je pense qu’il manquait cela dans notre mariage. Si une des personnes doit faire des sacrifices, il faut vraiment en tenir compte.
Il s’agit du travail (à plein temps ou mi-temps), des frais ménagers (proportion en cas d’inégalité du salaire), de la famille (fréquentation), de l’enfant (combien, à partir de quand, père ou mère au foyer, à la crèche ou une nounou), de l’éducation des enfants (monolinguisme, bilinguisme ou multilinguisme dans l’établissement privé ou publique) etc.
D’après une histoire que j’ai entendu, une mère japonaise voulait rentrer au Japon avec ses enfants après le divorce mais comme ils étaient assez grands et leur niveau de japonais n’était pas suffisant pour entrer dans une école, elle était obligée de rester en France pour ne pas quitter ses enfants. Ainsi le niveau de bilinguisme joue un rôle très important pour ceux qui veulent rentrer dans leur pays avec leurs enfants. A cause du niveau, la situation ne permet pas de scolariser les enfants dans leur pays natal. De plus, la situation demande la compréhension d’un partenaire et de la famille comme il y a forcement un retard au niveau du langage au début de l’apprentissage.
Celui qui fait venir son partenaire doit tenir compte de sa difficulté
Lorsque les deux époux quittent leur pays et s’installent dans un troisième pays, il y a plus ou moins une égalité entre eux. Il faut tout refaire de zéro, la recherche d’un travail (peut-être qu’un des deux en a déjà un pour le visa), de nouveaux amis, de nouvelles activités avec la langue qu’ils ne comprennent pas tout à fait bien.
Cependant lorsqu’une des personnes quitte son pays et s’installe dans le pays de son partenaire, c’est comme si l’un devait jouer à l’extérieur alors que l’autre joue sur son terrain où sa famille et ses amis le soutiennent.
Ma difficulté était de trouver un travail (qui me plaît) et de vivre dans la société d’extravertis exigeant la sociabilité.
Il s’agit du travail, on me le demandait partout en soirée, au repas de dimanche, chez les médecins, sur le papier du mariage et sur l’acte de naissance de l’enfant. De plus en France, il faut préciser le métier tandis qu’au Japon, on n’est pas obligé. L’employé de bureau ou le fonctionnaire est une réponse « passe partout » et en général, on le laisse tranquille. La société capitalisme est très sévère pour ceux qui ont raté la vie et qui cumulent de petits boulots juste pour vivre.
Et en ce qui concerne la fréquentation, ce n’était pas facile pour moi qui aime être toute seule de sortir tous les week-ends et de fréquenter le cercle d’amis d’Arnaud et sa famille. Et ce qui est plus difficile de vivre dans la société dans laquelle l’introversion et l’insociabilité sont considérées comme insignifiantes (les gens ne réussissent pas s’ils aimentrester seuls car les informations utiles ne circulent que de bouche à l’oreille), les gens ont du mal à me comprendre. Je ne vois pas les gens très souvent car je me fatigue assez facilement mais cela ne veut pas dire que je ne les aime pas. Je les aime mais j’ai besoin de beaucoup d’espace personnel. Et je ne suis pas triste d’être toute seule au contraire. Ainsi je n’étais pas contre qu’Arnaud voyait de temps en temps seul ces amis ou sa famille. Mais il me disait qu’on lui posait la question pour savoir où je suis et si je ne les aime pas.
Je trouve que la société japonaise dans laquelle il y a plus de gens introvertis est plus facile à vivre pour moi car elle nous laisse des choix d’activités qui se font seul ou l’accompagné (par exemple, on peut aller seul au karaoké, au manga kissa (café), au restaurant, au cinéma, au théâtre, au game center, au shopping, au bain publique, en petit voyage, en randonnée etc.) Et on peut également prendre des cours pour apprendre par exemple la danse, le chant, la cuisine, la langue, le sport après le travail, les samedis et les dimanches.
Conclusion
En raison de mon immaturité, j’ai donné du souci à mes parents. Il est probable qu’ils se sont aperçus de notre divergence de point de vues que nous ignorions à l’époque. Il fallait que nous discutions beaucoup plus pour mieux comprendre les malentendus et la méfiance générés par l’insuffisance linguistique tout en sachant que nous ne pouvons avoir aucun accord tacite puisque nous ne partageons pas le même sens commun. Et maintenant que nous avons découvert tant de divergences d’idées, il nous faut la concession mutuelle en s’acceptant l’un l’autre. Le chemin sera encore long car nous venons de commencer. Le cadre juridique du lien matrimonial nous a fait réfléchir à chaque fois que nous avons rencontré des obstacles interculturels. Et je voudrais croire que toutes les fois que nous y faisons face, nous mûrissons en renforçant notre lien.
Juste pour la défense de mes parents, ils ne m’ont jamais montré d’opposition à notre mariage. Parce qu’ils savaient que je ne les écouterais pas et si jamais je leur avait obéit docilement, j’aurais regretté toute ma vie le fait de ne pas décider par moi-même. Ma mère, surprotectrice m’a laissée partir pour vivre ma vie malgré ses soucis. Le jour du départ, mes parents m’ont raccompagnée avec un grand sourire à l’aéroport. Je leur en suis reconnaissante.
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