Le vol solo avec deux enfants ; le pétrin et la tendresse humaine

(この記事は『ワンオペ飛行機!ピンチと人の温かさ』のフランス語バージョンです。)

C’était ma première expérience de prendre un avion longue distance toute seule avec mes deux filles, 3 ans et 1 mois et demi. Ce vol du Japon à Francfort était bien évidemment très fatiguant psychologiquement ainsi que physiquement. Cependant grâce aux aides de plusieurs personnes, nous sommes arrivées à rentrer en France. Dans cet article, je vais vous partager cette expérience remplie d’ennuis mais aussi de la tendresse.

Pas de billet pour le bébé! Pourquoi?

Comme je vous aviez déjà évoqué dans l’autre article, le bébé n’avait pas son billet d’avion. Je l’ai découvert le jour du départ au comptoir de l’enregistrement.

https://japonaiseenalsace.com/grossesse-changement-de-travail-accouchement-au-japon-et-retour-en-france

C’était à cause d’une erreur survenu au moment d’une deuxième réservation téléphonique.

J’ai pris les billets d’avion au téléphone et pour cela,  j’ai appelé deux fois la compagnie aérienne. Le premier coup de fil était pour mon billet et celui de Chi-chi, avant la naissance de Mimi. A ce moment là, j’ai réservé des sièges où on peut accrocher le lit de bébé ainsi qu’un lit de bébé. On m’a précisé qu’il faudrait rappeler pour donner les informations du bébé après sa naissance. Ensuite j’ai payé par virement sur un compte.

Le second appel était après la naissance de Mimi. J’ai alors donné ses informations et j’ai vérifié si le siège d’Arnaud était bien réservé à côté de nous. J’ai raccroché le téléphone toute contente que tout soit bien réglé au bout de plus de 45 minutes d’attente.

Toutefois un piège était là! Normalement il fallait également payer le billet d’avion pour le bébé (10% de celui d’adulte) mais la standardiste ne m’a pas mentionné ce montant ni donné les cordonnées bancaires. Il est probable que mon cas était extrêmement rare ; l’achat de billet d’avion adulte avant la naissance du bébé (le bébé une fois né sera lié au billet d’adulte). Et d’ailleurs pour moi aussi ce cas était ma première expérience. J’étais ainsi tellement contente d’avoir pu tout réservé sans aucun problème que j’ai complètement oublié le paiement. Je suis certaine que la quasi gratuité pour l’enfant jusque’à 2 ans en ligne internationale m’a aidé d’échapper au règlement.

L’aide d’une famille à la sécurité

A la sécurité, comme il fallait sortir tous les  appareils électriques et enlever la veste, j’étais un peu débordée en portant le bébé devant. Derrière nous, il y avait une famille ; une mère, un garçon (début d’adolescent) et une fille (écolière d’école primaire). Et ils m’ont aidé à soulever les bagages sur le tapi.

J’ai fait du zèle : « Je me débrouille toute seule sans déranger personne! » Mais il était probablement évident que j’avis besoin d’aide. Sans rien demander, la famille m’a donné des coups de main. Je me suis demandée que la mère avait peut-être vécu la même situation auparavant. J’ai été émue de la tendresse naturelle.

Le passage par la voie prioritaire

Après la sécurité, notre prochaine direction était la porte d’embarquement. Cependant nous n’avions pas suffisamment de temps pour l’embarquement prioritaire parce que j’ai mal calculé le temps. En effet j’étais jusqu’au dernier moment avec mes parents car ce serait très stressant d’attendre beaucoup de temps toute seule avec mes deux filles. Mais je n’ai jamais imaginé qu’il me faudrait autant de temps lorsqu’il y avait deux enfants…

De plus, le chemin vers la porte d’embarquement était assez long. Avec les pas d’une enfant de 3 ans, nous n’avons pas beaucoup avancé. Son rythme était de marcher un peu et de s’arrêter pour   regarder les gens autour (elle adore observer les gens). L’importance à ce moment était qu’elle garde de bonne humeur pour qu’elle marche toute seule et il fallait surtout éviter une crise. Il était impossible de porter Chi-chi et ses affaires. J’ai alors marché à petits pas en la flattant.

Lorsque j’ai vu la porte d’embarquement de loin, des gens formaient une longue queue. Les passagers de la classe économique attendaient impatiemment leur tour d’embarquement. Le sac à dos et le porte bébé s’enfonçaient sur mes épaules. Et j’étais en nage. J’ai tout de même demandé à un personnel s’il y avait une possibilité de ne pas suivre cette longue file. Par chance on m’a laissée entrer par la file de la classe d’affaire. Grâce à cela, j’ai pu conserver mon énergie avant le long vol. La prochaine fois, je me laisserai plus de temps devant moi.

Aussitôt passé la porte d’embarquement, les passagers de la classe économique se sont mis à embarquer. Dans ce flot de gens, Chi-chi s’avançait difficilement avec sa grande valise (JetKids de Stokke). Des gens lui a apporté un soutien moral même si nous avons gêné leur passage. Pourtant ce regard chaleureux l’a effrayée comme elle était timide et elle est restée immobile. En leur demandant de nous dépasser, nous sommes enfin montées dans l’avion.

Attendez! Ne montez pas mes bagages tout de suite!

Arrivées aux sièges, à peine ai-je respiré que la hôtesse de l’air s’occupant de nous est venue me saluer. Et elle m’a proposé de monter mes bagages en le faisant. C’était très gentil de sa part comme j’étais chargée. Mais comme je voulais sortir certaines choses de mon sac, je lui ai demandé d’attendre un peu. Elle a accepté mais je me suis aperçue qu’elle a légèrement changé d’expression. Il m’a semblé qu’elle était gêné car elle avait autres choses à faire. Alors j’ai fouillé à toute vitesse mon sac pour sortir ce dont j’avais besoin et je lui ai demandé de monter mes bagages.

Dans tous les cas, j’ai pu préparé le lait de Chi-chi pour déboucher les oreilles. (Selon sa pédiatre, les enfants peuvent boire du lait artificiel jusque’à l’âge de 3 ans s’ils veulent. Et elle adorait en boire avant de se coucher.) J’ai également pu sortir quelques jouets et livres ce qui lui a permis de ne pas s’ennuyer jusqu’au décollage.

Déjà quelqu’un sur le siège annulé de mon mari!

Notre place était un peu spécifique car on pouvait accrocher le lit du bébé devant nos sièges. Et pour les réserver, il fallait téléphoner à la compagnie aérienne. Alors je les ai réservés pour toute la famille au téléphone avec 45 minutes d’attente. Finalement Arnaud l’a annulé à cause de la fracture et cette annulation a eu lieu 2 semaines avant le départ. Ainsi, je croyais qu’il y n’aurait personne à côté de moi.

Toutefois, dans cette place spéciale, il y avait déjà quelqu’un. C’était une jeune blanche et dès qu’elle nous a vues, elle a fait la grimace. Elle était en voyage en groupe. Mais ne lui a-t-on pas informé qu’il y aurait sans doute des bébés à côté d’elle?! L’avion n’était pas complet. En tout cas j’ai bien compris sa réaction pourtant j’étais déprimée d’être assise à côté d’elle pendant tout le trajet. Quant à elle, elle ne voulait absolument pas y s’asseoir et elle a demandé à d’autres personnes de ce groupe d’échanger le siège.

Ainsi une dame blanche de la cinquantaine s’est assise à côté de nous. Elle n’avait pas l’air d’aimer les enfants cependant elle m’a adressé la parole : « Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à me demander. Quel âge a-t-il le bébé? » Je me suis sentie un peu soulagée qu’elle avait du bon sens. Même si je la dérangeais plusieurs fois en passant devant elle, elle m’a dit également : « Vos enfants étaient bien sages pendant le vol. » lors du débarquement

Grand soif mais toujours pas d’eau…

A l’aéroport, je transpirais déjà. Car malgré le temps estivale, je me couvrais bien. De plus, j’ai marché tout en portant la valise de Chi-chi, un sac à dos de 10 kg sur mon dos et un bébé devant moi. Avant le débarquement j’étais couverte de sueur et j’avais la gorge toute sèche. La raison pour laquelle j’ai mis autant de couches c’était qu’il faisait assez frais au mois d’octobre en France et en cas de froid dans l’avion. Dans le sac, j’ai pu mettre des vêtement de rechange ainsi que de gros vêtements de mes filles mais il n’y avait plus de place pour mes habits.

Juste après le décollage, le repas de ma fille a été servi. A ce moment-là, j’ai demandé de l’eau à l’hôtesse de l’air chargée de mon siège mais elle ne m’en a pas donné en m’expliquant qu’on m’en servirait bientôt avec mon repas. Pourtant au moment du service de mon repas, j’allaitais le bébé. Elle m’a alors remis mon repas, c’est-à-dire que je n’ai toujours pas pu avoir l’eau. Je voulais sortir pour demander de l’eau mais comme sur la table de la voisine, il y avait le repas, je ne le pouvais pas. Et je n’ai pas osé appuyer sur le bouton pour appeler une hôtesse de l’air juste pour l’eau non plus. Alors je supportais la soif jusqu’au moment du service du café.

J’attendais impatiemment ce moment. Ca y est! Mon hôtesse de l’air est enfin venue! Je lui ai demandé de verser de l’eau dans ma gourde. Je n’ai pas pu résister à la soif mais mon comportement n’était pas correct. Elle m’a refusé de le faire d’un ton tranchant devant les autres passagers : « Je ne peux pas faire ça ici! » Au moins, j’ai enfin eu un verre d’eau. Je l’ai bu cul sec sans avoir le temps de le déguster. J’en voulais bien entendu encore plus mais j’ai décidé de le demander discrètement cette fois-ci. Alors j’attendais qu’elle passe à côté de moi après le service mais elle n’est jamais revenue.

J’ai bien  compris qu’on ne me donnerait plus d’eau si je ne bougerais pas. Faute de mieux, j’ai appuyer sur le bouton avec hésitation. Et lorsqu’une hôtesse de l’air (qui n’était pas chargée de mon siège) est venue, je lui ai demandé de l’eau. Elle a remarqué que mon repas n’était pas encore servi alors elle me l’a proposé étant donné qu’une bouteille d’eau viendrait avec. Avec cette proposition, je me suis aperçue que j’avais également faim. Je ne l’ai pas remarqué puisque la soif occupait une place importante dans ma tête. Et enfin avec le repas, j’ai eu une bouteille d’eau que j’ai bu aussi cul sec.

Une fois que l’estomac fut rempli, l’obstination envers l’eau s’est enflammée encore plus fort. Mais tant que je n’ai pas eu le courage de rappeler une hôtesse de l’air , j’ai décidé d’attendre jusqu’à ce que n’importe quelle hôtesse de l’air passe à côté de moi avec impatience. Pour être prête à me lever, j’ai posé mon repas sur la table de Chi-Chi. A cette occasion, j’ai ignoré l’embarras que je causerais à la voisine en passant devant elle.

Enfin une hôtesse de l’air est apparue! Son allure sévère m’a un peu intimidée. Mais c’était pas le moment d’hésiter. Avec ma gourde, je l’ai suivie et je lui ai demandé de l’eau en lui expliquant que l’allaitement me donnait beaucoup de soif et elle a accepté volontiers de mettre de l’eau dans ma gourde. Depuis cette échange, elle faisait attention à moi en me demandant si j’avais suffisamment d’eau ou si j’avais besoin d’aide surtout pour mes enfants. Grâce à ce vétéran de l’hôtesse de l’air, mon stress durant le vol s’est un peu atténué.

Il manquerait des couches…

J’avais préparé 5 couches pour Chi-Chi et 10 pour Mimi. J’avais essayé d’en prendre un peu plus en les mettant dans un sachet de compression. Mais malgré tout, je ne pouvais pas fermer le sac. Etant d’un tempérament inquiet et frileuse, je suis par défaut loin d’un minimaliste. Et en plus de cela, je devais prendre les affaires de mes deux filles aussi; des vêtements de rechange, des couvertures, des livres, des jouets et le boire et le manger en cas de besoin etc.

Mimi n’a eu aucun problème. Il n’y avait aucune fuite et je n’ai pas utilisé toutes les couches.

Mais avec Chi-chi, rien ne s’est passé comme prévu. Dès que la couche s’est mouillée, elle voulait la changer, même un petit pipi. C’était peut-être parce qu’elle s’entrainait pour les toilettes. Mais comme elle ne s’était  jamais comporté ainsi, je n’avais pas préparé autant de couches. Alors je lui ai proposé de faire pipi aux toilettes mais elle l’a refusé car il n’y avait pas de cuvette     pour enfant et elle ne connaissait pas ces toilettes. Elle a fait ses besoins obstinément dans sa couche et à chaque fois que la couche était un peu mouillée, elle m’a demandé de la changer. Ainsi les 5 couches disparaissait assez rapidement.

Lorsqu’il ne m’en restait que 2, elle a fait caca juste après le changement de la couche. Et dès que je la change, elle m’a dit de vouloir le refaire systématiquement. A ce moment-là, il ne me restait qu’une couche mais il y avait encore des heures de vol… J’ai tout de même demandé à une hôtesse de l’air s’ils ont des couches de réserves. Oui, ils en avaient! Elle m’a demandé la taille et elle m’en a apporté 2. Cela m’a sauvé sinon Chi-chi aurait utilisé de petites couches de Mimi.

Le rangement précoce du lit de bébé

J’ai d’abord amené Mimi aux toilettes bien avant l’atterrissage comme je savais que l’on ne pourrait plus utiliser le lit de bébé pendant ce temps-là. Mais une toilette avec une table à langer était tout le temps occupée. Justement celle dont j’avais besoin. J’ai ignoré combien de personnes que j’ai laissé passer. Là, l’hôtesse de l’air de mon siège est venue pour me dire ; « Je vais ranger le lit dans 20 minutes. » Et elle m’a vue ne pas l’utiliser comme je faisais la queue devant la toilette, elle m’a dit ; « C’est un peu tôt mais je le range maintenant. » puis elle l’a enlevé.

Mon plan était le suivant ; changer d’abord la couche de Mimi, ensuite l’allonger dans le lit, entre-temps j’amènerais Chi-chi aux toilettes. Le plan a mal marché. J’ai regretté de ne pas chercher d’autres toilettes avec une table à langer. Je n’avais pas imaginé attendre aussi longtemps.

Mon hôtesse de l’air est partie mais l’autre, le vétéran est venu me parler pendant que j’attendais mon tour de toilettes. Elle s’est fait du souci pour moi avec les enfants. Et lorsque j’ai terminé le changement de la couche de Mimi, elle m’a suivie jusqu’à mon siège et elle a demandé à Chi-chi ; « Tu veux aussi aller aux toilettes? » Quelle proposition céleste! Avec « Oui! » de Chi-chi, elle a pris  Mimi dans ses bras et nous avons pu nous sentir légères avant l’atterrissage.

Le déchargement de bagages un peu en avance 

Nous sommes bien arrivés à l’aéroport de Frankfurt. Le signe de la ceinture était encore allumé. Puisque je ne pouvais pas encore bouger, j’ai essayé de mettre tout ce que j’avais dans le siège de Chi-ci afin de me lever à tout moment. Certes je dérangerais la voisine, mais j’avais absolument besoin de prendre mes bagages du haut le plus tôt possible pour réunir nos affaires dans mon sac à dos et dans la petite valise de Chi-chi. Je ne voulais pas gaspiller une seconde car le vol auparavant avec Chi-chi, nous avions été les dernières passagères, Et cette fois-là, il y avait un autre enfant de plus. 

Pendant que le signe de la ceinture était allumé, une hôtesse de l’air différente de celle qui était chargé de mon siège, est venue pour descendre mes bagages par bonheur. Je me suis dis qu’elle avait pensé à moi qui pourrais profiter de ce temps d’attente pour me préparer. Cette proposition à laquelle je ne m’attendais pas du tout a sauvé ma vie. Et quand je faisais mes bagages pendant que Chi-chi portait Mimi sur ses jambes, le vétéran de l’hôtesse de l’air est passée me voir si tout se passait bien. Elle m’a même proposé de porter Mimi dans ses bras afin de préparer Chi-chi. J’ai accepté très volontiers cette aimable proposition.

La grande reconnaissance envers les employés de la compagnie aérienne ANA

Beaucoup d’hôtesses de l’air se sont occupées de moi. Spécialement celle de vétéran, elle se faisait beaucoup de soucis pour moi. D’autres m’ont également proposé de l’aide, bercer le bébé pleurant, descendre mes bagages en avance… Grâce à celles qui ont agi avec tact, je me suis sentie un peu soulagé du stressant voyage. 

De plus, à l’aéroport, une personnelle au sol que le vétéran de la hôtesse de l’air a gentiment appelée pour moi m’a aidée à prendre mes valises et les amener jusqu’à la sortie. Je suis vraiment reconnaissante de la spontanéité de cette hôtesse de l’air et de toutes les aides d’employé(e)s d’ANA.

La conclusion

Je me suis préparée à 13 heures de vol dans l’enfer avec une passagère voisine qui n’a pas caché la grimace en nous regardant et avec une hôtesse de l’air chargée de mon siège qui ne m’a jamais apporté de l’eau. 

Toutefois j’ai par chance adressé la parole à une hôtesse de l’air avec un coeur et depuis la situation s’est améliorée. D’autres hôtesses de l’air en dehors de celle chargé de mon siège se sont mises à faire attention à nous. Ainsi avec beaucoup d’aides, nous sommes arrivées tant bien que mal à la destination.

J’ai vraiment senti la tendresse des gens pendant ce voyage avec mes deux enfants. J’ai également appris l’importance de demander de l’aide aux autres personnes en cas de besoin, au lieu d’essayer de se débrouiller toute seule. Car j’ai rencontré des gens qui m’ont aidés volontairement. Bien sur qu’il ne faut pas renoncer au rôle des parents mais ce n’est pas la peine non plus de surmonter toutes les difficultés toute seul. Un jour lorsque je rencontrerai des gens en difficulté, je les aiderai sûrement. Ce serait idéal si on vivait dans une société dans laquelle les gens s’entraident.




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